#2. « Ville productive »

Le concept de « ville productive » connaît un intérêt croissant auprès de nombreux acteurs et en particulier auprès des acteurs de l’urbanisme. Alors que la réindustrialisation se trouve remise sur le devant de la scène politique et médiatique, se pose cependant la question des conditions physiques d’accueil de l’activité de production manufacturière dans les villes.

Les villes industrielles, développées sur le principe de l’exploitation des ressources (minières, force de travail de la main d’œuvre), ont été fragilisées par la désindustrialisation et la mondialisation : elles ont dû chercher d’autres voies de développement. Les territoires métropolitains, tels que Bruxelles, ont misé sur les activités métropolitaines de services dits “avancés” et sur les activités technopolitaines. Les immeubles de bureau ont remplacé les usines, du point de vue de la forme urbaine et en tant que vecteur de profit pour la filière de production de l’immobilier d’entreprise. Ce qui subsiste de l’activité productive manufacturière (industrie, artisanat) est repoussé en périphérie urbaine dans des zones dédiées à ces activités nécessaires mais jugées encombrantes, et source de conflictualité.

Ces trajectoires urbaines sont aujourd’hui remises en cause sous la double pression de l’urgence climatique et des nouveaux enjeux économiques internationaux.

Le thème de la “ville productive”, qui suppose le retour des activités productives au sein des tissus urbains, reflète les questionnements qui animent les responsables politiques, les praticiens de l’urbanisme et les chercheurs en sciences économiques, humaines et sociales.